Histoire & Patrimoine

Premières traces…

Il est certain qu’à l’origine, il exis­tait un hameau de petits labou­reurs-vigne­rons qui ont contem­plé et peut-être même parti­ci­pé à la construc­tion de l’aqueduc du temps des Romains.

On peut penser qu’à cette époque le village était nommé le plani­tie et qu’il a pris le nom de St Martin lors de l’évangélisation de celui-ci (385–387), que le saint soit ou non passé par là !

C’est Renaud de Forez (1193–1226), grand bâtis­seur de forte­resses féodales, qui fit bâtir les murailles de Saint Martin dont on voit encore un vestige des forti­fi­ca­tions la Voûte. Puis St Martin devint le fief des Chanoines-Comtes de Lyon (1312).
Vers le 12ème siècle le pays décou­vrit le char­bon de terre et se couvrit dans les siècles suivants d’exploitations minières et de puits privés comme à la Caton­nière ou aux Grandes Flaches. Il ne fallait pas creu­ser profond pour exploi­ter un combus­tible abon­dant : qui dit char­bon, dit forges et c’est ainsi que Saint Martin devint le lieu des forge­rons (chaînes, clous et clin­caille­rie) alimen­tés par une noria de mulets qui amenaient le char­bon par des chemins de terre comme celui de la Catonnière.

Vers 1600, Saint Martin acquit une renom­mée éton­nante qui remon­ta jusqu’au roi Henri IV, puisqu’on décou­vrit un filon d’or dont on fit une splen­dide coupe d’or prove­nant de cette mine (coupe introu­vable actuel­le­ment !) que l’on offrit à l’épouse royale pour son mariage à Lyon.

En 1789, Saint Martin comp­tait 2000 habi­tants, compo­sés de culti­va­teurs-vigne­rons et de forge­rons, et la révo­lu­tion passa … et si les événe­ments trou­blèrent la popu­la­tion, le bourg n’en subit pas d’outrages si ce n’est le pillage de l’église.

Par contre au 19ème siècle, la réus­site de la famille Marrel, Maîtres de forges, favo­ri­sa le déve­lop­pe­ment du village, lequel fut l’un des premiers élec­tri­fiés de la Loire (1898) grâce à l’entrepreneur Jean Baptiste Durand qui, le premier, a four­ni du courant au village.

Étymo­lo­gie de St Martin la Plaine

« L’étymologie de Saint Martin la Plaine prête à de multiples inter­pré­ta­tions : qu’au Xème siècle le hameau de la Plaine se soit trou­vé asso­cié à Saint Martin – ou encore comme disent certains, il fallait gravir la colline pour monter au village et l’on s’en plai­gnait tout du long ! » 

Nous avons retrou­vé, aux Archives de la Diana à Mont­bri­son, un docu­ment anonyme mais écrit par un linguiste, qui nous propose une autre étymo­lo­gie. En effet, la situa­tion du village n’est pas celle d’une plaine, loin s’en faut puisqu’il culmine à 630 mètres de hauteur, d’autant plus qu’il y a 400 m de déni­vel­la­tion entre le point le plus haut et le point le plus bas ! d’où l’étonnement de chacun devant une telle appel­la­tion. Certes, beau­coup de villages fran­çais et régio­naux portent le nom de St Martin, mais ajou­ter la plaine à un village en hauteur, voilà qui n’est pas banal et qui mérite explication :

Dans les cartu­laires les plus anciens (984), on trouve Saint Martin le Plani­tie puis le plain­tié, la plaigne ou parfois la plagne (16ème et l7ème) et enfin la plaine.

Ce mot barbare de Plain­tié n’étonne pas à une époque où la langue romaine s’était déjà corrom­pue en grande partie pour amener la langue romane, mais il est évident par là que Saint Martin était dési­gné dans l’origine par le nom de Saint Martin des plantes ou des plants comme qui dirait : Saint Martin le plan­té, et chose singu­lière, il offre encore aujourd’hui le même aspect qu’avait déter­mi­né sa déno­mi­na­tion, il y a peut-être plus de mille ans.

L’étymologie du nom origi­naire retrou­vée, voyons d’où sort le nom moderne.

Indé­pen­dam­ment du barba­risme qui se trouve dans la termi­nai­son du mot plain­tié mais qui ne fait rien à notre objet, car il ne déna­ture guère la déno­mi­na­tion primi­tive, on remarque dans la première syllabe, une lettre qui ne devrait pas s’y trou­ver, c’est le i, et ce n’est plus une diffé­rence dans le mot produite par le mélange des deux langues, latine et gauloise, qui se fondaient l’une dans l’autre, c’est une inno­va­tion dont on ne voit pas la raison, mais dont le résul­tat final sera la substi­tu­tion d’un mot à un autre tout diffé­rent, soit par la lettre, soit par les sons, en un mot, c’est le point de départ de l’altération du nom de Saint Martin des plants pour en faire Saint Martin la Plaine.

On ne voit guère la raison de l’introduction de ce i dans le mot de plani­tié ou plain­tié, mais on comprend un peu mieux qu’une fois admis, il ait déter­mi­né le chan­ge­ment de nom, soit pour une légère pronon­cia­tion, soit pour l’abréviation qui résulte de la contrac­tion, et qu’il ait ainsi amené le mot de plaine qui fait alors perdre toute origine de la véri­table étymo­lo­gie. Ce chan­ge­ment comme on le voit, s’est opéré de 1226 à 1383. Ainsi s’exprime l’auteur de cet écrit.

On peut lire dans les diction­naires, du XIXème siècle que plants signi­fie ceps de vignes donc Saint Martin les plants signi­fie Saint Martin les vignes, ce qui, on l’avouera, est plus conforme à sa géogra­phie ! D’autant plus qu’il existe encore un lieu-dit le Plantier.

Le blason

Signi­fi­ca­tion du blason de Saint Martin La Plaine

L’événement majeur fut, en 1867, la scis­sion de la commune en deux : Saint Martin la Plaine et Saint Joseph.

L’institution du suffrage univer­sel et le début de l’ère indus­trielle modi­fièrent les données de la repré­sen­ta­tion élec­to­rale et les majo­ri­tés de déci­sion. Les proprié­taires terriens de St Joseph, afin de proté­ger leurs inté­rêts, souhai­tèrent une scission.

Cette sépa­ra­tion ne se fit pas sans douleur : le conseil de la Fabrique de Saint Martin, qui était le syndic de l’église, désa­voua auprès de l’Archevêché ce projet, considérant

  • que la sépa­ra­tion de la popu­la­tion et l’érection d’une autre église porte­rait un préju­dice notable,
  • que la démar­ca­tion serait arbi­traire et
  • qu’il serait préfé­rable d’envisager l’érection d’une chapelle de secours desser­vie par un second vicaire, mais en vain…

Le legs Fechet fut aussi une pomme de discorde entre les deux communes qui se le dispu­tèrent au nom du nombre d’indigents, à tel point que le préfet dut tran­cher ! Avec le temps, les querelles s’apaisèrent et aujourd’hui beau­coup d’activités sont gérées en commun.

Durant le 20ème siècle, la commune de Saint Martin déve­lop­pa une indus­trie de quin­caille­rie et de forge paral­lè­le­ment aux cultures fruitières.

La sépa­ra­tion

Notre commune possède son blason depuis le 20 mars 1991.
Une commis­sion s’est formée afin de propo­ser le choix des motifs ayant contri­bué à la vie et au déve­lop­pe­ment de notre commune.
La forme et le graphisme furent accep­tés à l’unanimité le 5 novembre 1990 par le conseil muni­ci­pal.
Il fallut ensuite l’acceptation de la Commis­sion Héral­dique de France afin que ce blason soit dûment enre­gis­tré auprès des archives de leur conseil et auprès de l’administration de la Répu­blique Française.

La commis­sion Saint-marti­naire qui élabo­ra le blason a rete­nu 3 faits marquants :

  1. Saint Martin, patron du village, serait passé dans notre région vers 380
  2. L’artisanat, qui remonte loin dans le temps, contri­bua grâce à ses forge­rons à l’essor indus­triel de notre commune
  3. La vigne appor­tait un supplé­ment à la vie des villa­geois : on en retrouve les traces sur plus de 6 siècles.

 

L’ensemble est timbré d’une muraille, car au Moyen Age une forti­fi­ca­tion entou­rait le bourg et son château.

Ainsi pouvons-nous lire sur le blason :

  • en 1 : Saint Martin parta­geant son manteau sur fond d’azur (bleu) couleur évoquant « l’été de la Saint Martin ».
  • en 2 partie 1 : l’enclume surmon­tée de la tenaille et du marteau sur fond gueules (rouge) couleur du feu de la forge.
  • en 2 partie 2 : une grappe de raisin avec sa feuille sur fond d’or (dans une vigne fut trou­vé un caillou tout broché d’or).
    Une mine fut exploi­tée au temps d’Henri IV.
    Elle se trouve aujourd’hui sur la commune de Saint Joseph depuis la sépa­ra­tion de 1867.

Descrip­tion en termes héral­diques du blason de Saint Martin La Plaine :

  • Forme : écu fran­çais ancien
  • Partie haute : d’azur* au cheval gai et cabré de sable* chevau­ché par Saint Martin d’argent* en armes, sa destre* armée de l’épée égale­ment d’argent et sa senestre* tenant le manteau de gueules* dans l’acte du partage.
  • Au 2 : coupé au 1 de gueules à l’enclume surmon­tée du marteau et des tenailles mis en croix de Saint André le tout de sable.
  • Au 2 : d’or* à la grappe de vigne de gueules tigé et feuillée de sinople*.
  • Cimier : couronne d’or de cinq tours à trois merlons chacune, ouvertes et maçon­nées de sable.

Les patro­nymes

Ils sont appa­rus vers le Xème siècle, dus à une série de facteurs conver­gents : une plus grande stabi­li­té poli­tique engendre le déve­lop­pe­ment de l’économie et donc de la popu­la­tion. Jusque là, les serfs portaient des prénoms saxons : Norbert par exemple, marié à Hilde­brad. Les parents utili­saient des syllabes de leurs noms pour nommer leurs enfants ainsi Norbrad ou Berthilde, ce qui prouve déjà un besoin d’identification génétique.

Mais, les consé­quences dont nous avons parlé vont obli­ger une popu­la­tion de plus en plus nombreuse à diffé­ren­cier les multiples branches fami­liales. Nos ancêtres étant en majo­ri­té des paysans, ils se dénom­mèrent d’après leurs lieux d’habitation, c’est à dire les lieux-dits :

Bois­son ou Buis­son pour la Bois­so­nière, Caton pour la Caton­nière par exemple, puis devant l’affluence, portèrent des surnoms (Gros, Rous­set) ou des noms de métiers (Faure pour le Forge­ron, Collet pour le cultivateur).

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On peut donc affir­mer que les lieux ‑dits sont à l’origine des patro­nymes et non l’inverse. Seuls cas parti­cu­liers, les Seigneu­ries qui n’ont pas donné de patro­nymes aux ruraux dans notre région : Pope­nost, Ronzy ou Fontanes, ce qui nous permet de penser qu’il exis­tait une seigneu­rie à l’origine.

Voici quelques uns des patro­nymes les plus anciens :

Chan­nel, Durand, Bonand, Dufau, Des Granges, Farton, Fillion, Gutton, Jullien, Marrel, Mas, Palluy, Rollet, Richard, Sybert, Tissier.

La Tour de St Martin

« Cette tour construite en 1905, là, du balcon situé à l’Est, on jouit d’une vue admi­rable sur la vallée du Gier et s’étend au loin tout à la ronde sur le massif du Pilat… » pouvait-on lire sur une carte postale écrite le 11 décembre 1910 à 5h du soir par un visi­teur de passage. » 

Cette tour érigée sur le Pré Bayard par Jean Marie Marrel et son fils Henri , appe­lée aussi « Tour de la jalou­sie » permet­tait, en plus du pano­ra­ma, de voir ce qui se passait de l’autre côté du grand mur, qui était égale­ment une proprié­té Marrel.

D’une hauteur de 20 mètres, cette tour au pied de laquelle passent chaque jour de nombreux Saint Marti­naires, fait partie de notre paysage et de notre patrimoine.

Cette cente­naire a toute­fois subi les outrages du temps, et son état s’est sérieu­se­ment dégradé.

Equi­pée déjà d’une cein­ture d’acier qui lui permet de rester encore droite, de nombreuses ques­tions se posent aujourd’hui quant à son avenir.

Faut-il sonner le glas de ce fier édifice, ou bien ouvrir les cordons de la bourse pour venir à son chevet et lui redon­ner une seconde jeunesse ?

Epau­lée par la muni­ci­pa­li­té, une asso­cia­tion a pris en charge le dossier de sa restau­ra­tion. Des études ont été menées pour déter­mi­ner les solu­tions tech­niques opti­males pour y parve­nir. Elles existent mais sont coûteuses. De nombreux contri­bu­teurs et mécènes ont déjà appor­té leur concours. Sous couvert de la Fonda­tion du Patri­moine, une  partie des dons sont déduc­tibles des impôts.

Contacts : Asso­cia­tion  « Tour de la Jalousie »

L’Association fait partie du réseau « Lieux et Mémoires de nos Vallées » .

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Le 11 novembre 1918

Avec la commé­mo­ra­tion du 11 novembre 2018 se sont ache­vées les quatre années de célé­bra­tions pour nous rappe­ler qu’il y a cent ans, des millions de soldats et de civils perdaient la vie lors de l’une des guerres  les plus meur­trières de l’histoire de notre monde. De 1914 à 1918, le conflit s’est enli­sé dans la longueur et dans la boue.
Des tran­chées, des barbe­lés, des bombes, des gaz, des batailles inter­mi­nables et au milieu de cet enfer, des soldats portés par l’héroïsme ou la rési­gna­tion. Parmi ces batailles, Verdun est restée dans toutes les mémoires. Nombre de Saint-Marti­naires en furent les acteurs.
Grâce à un long et minu­tieux travail de recherches, Monsieur Hervé Rebeaud a pu recons­ti­tuer leur histoire, celle de Léon Fran­çois Henri BOYER, Claude Jean Baptiste CHAPEL­LAN, Fran­çois PEILLON, Joseph Antoine JUGE, Jean FOISON, Jean Marie REVIL­LARD, Pierre CONDA­MIN et de bien d’autres.

Quarante cinq pages « d’histoires » et d’illustrations remis aima­ble­ment par Monsieur Rebeaud à qui nous adres­sons nos remerciements.

Histoire sur les « Rues, Places, Lieux-dits & Monuments »

Nous vous invi­tons à partir à la décou­verte de votre village

Sous le mandat de Ghis­laine BRUYAS, maire de 1995 à 2001, la commis­sion « Recherches Histo­riques » compo­sée de Jean-Marc BAZINLouis DESAR­MAUXSylvette DECHAN­DONEtienne TEYS­SIER avec le concours de Jean-Luc GRIVO­LAT a publié un livret expli­quant la signi­fi­ca­tion des noms de rues, places et monu­ments de Saint Martin la Plaine et donc l’histoire de notre village. Ce docu­ment a été diffu­sé en novembre 2000 à tous les Saint-Marti­naires en même temps que la revue municipale.

Dans les prochains mois, la commis­sion « Patri­moine et Histoire » active depuis le 15 octobre 2020 va mettre à jour ce travail en tenant compte de l’évolution de notre village.

Bonne lecture à vous.

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